Culture – Mak Yong

Le Mak Yong était à l’origine une forme de théâtre populaire impliquant des rituels liés à la propitiation ou à la guérison. On estime que la Mak Yong a vu le jour dans le royaume de Pattani (aussi berceau du Silat Seni Gayung Fatani) il y a au moins 800 ans mais la tradition orale rend incertaine son origine précise.

Selon le « Hikayat Patani » (œuvre littéraire retraçant l’histoire de Pattani), le Mak Yong s’est exporté vers l’état du Kelantan (au nord de la Malaisie) au début du XIX^ème siècle. De là, elle s’est propagée jusqu’à l’état de Kedah. Si le Mak Yong était principalement joué dans les cours des palais, il s’est popularisé vers 1920. Ainsi, le Mak Yong exécuté dans les palais reflétait l’élégance de la royauté alors que celui des paysans reflétait leurs vies dans les rizières. Néanmoins, les mouvements délicats du Mak Yong, ses manières polies et son discours raffiné sont restés intactes malgré les différences de styles.

Le Mak Yong a ainsi perduré jusque dans les années 1960-70 mais a failli être perdu lorsque le PAS (parti politique islamique) s’est imposé dans l’état du Kelantan et en a interdit sa pratique jugée non conforme aux préceptes de l’Islam. Même si de nombreux artistes ont défié cette interdiction, le Mak Yong ne pouvait toutefois plus être montré en public. Certains pensaient que la tradition disparaîtrait jusqu’à ce que l’UNESCO inscrive le Mak Yong au Patrimoine Immatériel de l’Humanité.

Malheureusement, de nos jours le Mak Yong est rarement présenté à des spectacles culturels car on lui préfère des danses malaises plus modernes comme le « Joget ». On peut encore en trouver lors de certaines occasions comme les mariages, lors de célébrations diverses, pour célébrer l’indépendance d’un État ou pour souhaiter longue vie au roi. Mais généralement, ces performances modernes sont écourtées et dépouillées des vieux rituels animistes. Il ne reste que quelques troupes qui exécutent encore Mak Yong traditionnel dans les villages des états du Kelantan et du Terengganu.