Origines ethniques
C’est sur l’île de Bornéo que vivent les Dayak autrement surnommés « coupeurs de têtes ».
Cette pratique culturelle a perduré jusqu’au 20ème siècle. Cependant la croyance est toujours ancrée dans les moeurs de certains villages. On y distingue d’ailleurs encore un grand nombre de crânes accrochés aux habitations.
On compte plusieurs ethnies : les Busang, les Penishing, les Iban, les Mentawaï, etc. Les tatouages que portent les guerriers Dayak racontent leurs origines, leur rang, leur courage, leurs conquêtes‚ etc.
Le tatouage chez les hommes
Chaque tatouage porte un nom et possède sa signification propre.
Chez les Penishing :
- Tatoué sur les épaules (behen) vers l’âge de 8 ans, c’est le signe de la puberté.
- Sur le cou (toton coran), c’est une protection en cas de guerre.
- Tatoué sur les cuisses (totn pahan) lorsqu’un guerrier revient d’un grand voyage.
Chez les Iban :
- Entre les épaules : un scorpion (kala) ou une fleur de concombre (bunga terung) en guise de porte-bonheur pour un voyage.
- Sur la gorge (tangap asi), il préserve du manque de nourriture.
- Sur les mains, il assure le passage dans le royaume des ancêtres au moment du décès.
Certains autres motifs sont purement décoratifs
Chez les Mentawaï (hommes fleurs, île de Siberut au large de Sumatra) :
- Réalisés sur tout le corps, les tatouages ont pour but d’éviter de perdre son âme.
- Des motifs d’animaux, de fleurs, d’étoiles représentent un fait marquant dans la vie d’un mentawaï.
Le style traditionnel des tatouages suit des formes géométriques dont les « Anciens » sont les gardiens.
Chez les Femmes
Les penishing :
- Avant la puberté, les deux premières phalanges de leurs doigts (tapiohum buatcontchou).
- A la puberté le dos des mains (duhin tehatou) et des pieds (tapin).
- A la naissance du premier enfant, l’avant bras (dinghai) et le dessus des chevilles (aken).
- Sur le reste du corps, les motifs sont décoratifs.
Les Mentawaï :
- Les bras et les cuisses sont les seules parties du corps à ne pas être tatouées.
Les tatouages ne peuvent être réalisés à n’importe quelle période. Le moment adéquat semble être après la saison des récoltes ou pendant la pleine lune. En revanche, ils sont interdits lors de l’abattage des arbres ou pendant la semence du riz.
Des recommandations sont alors faites ; pas de baignade dans la rivière et ne pas manger la chair de lézard, manger des fruits en abondance et prier pour que la cicatrisation se passe pour le mieux.
Le tatoueur
Chez les Penishing, c’est une femme de sang noble (tukan-tadak) qui a la charge des tatouages. Elle est généralement rémunérée avec du riz et du sel, signe de richesse, ou bien certains objets comme le Keris et le Gong.
Les motifs sont inspirés de la faune et de la flore et varient selon les « tatoueuses ». Certains motifs leur seraient apparus en rêve. La coutume doit être transmise de génération en génération par les plus âgées.
Technique de tatouage
A Bornéo, une tige de bois est utilisée avec, à son extrémité, trois petites aiguilles en métal (patiti). Avant l’arrivée des Anglais sur cette île, les pointes étaient faites d’os, de bambou ou de bois de cerf.
Une fois les pointes trempées dans l’encre, elles sont disposées sur la peau, et martelées avec de petits coups rapides à l’aide d’une baguette en bois.
L’encre est à base de noir de fumée, d’eau, de sucre de canne et de fruits pilés. Une fois le mélange effectué, le tout est chauffé jusqu’a l’obtention d’une pâte. D’autres mélanges existent comme par exemple la suie avec laquelle on ajoute de la graisse de porc.
Bibliographie :
- Les Hommes illustrés : le tatouage des origines à nos jours par Jérôme Pierrat et Eric Guillon
Article réalisé par Jérôme