L’invitation au mariage
Dans les villages, on a l’habitude d’inviter tout le monde sans exception !
Quelques semaines avant le mariage, les parents des mariés font le tour de chaque maison pour inviter chaque voisin. Mais souvent, l’annonce du mariage se fait à la mosquée locale ou en affichant directement l’heureux évènement dans celle-ci, évitant ainsi certains oublis…
Les préparatifs de la réception
Quelques jours avant le mariage, la famille proche vient aider les futurs mariés pour les préparatifs (Gotong-royong) afin de ne rien oublier. A l’extérieur de la maison, les hommes sont occupés à discuter la manière d’abattre la vache ou la chèvre. Il faut savoir que pour environ mille invités, il est nécessaire d’en abattre deux ou trois. Pour les poulets, le problème est déjà plus simple… Le bétail est donc conduit dans un abattoir reconnu par le gouvernement malaisien.
Les cuisiniers du mariage sont habituellement des hommes. Les aliments sont cuits dans d’énormes pots et woks géants. Ils s’occupent aussi de l’installation des tentes, tables, couverts etc.
Les femmes s’occupent elles des tâches moins physiques, comme par exemple couper l’ail, les oignons, le gingembre, les légumes ou encore à la décoration de l’estrade où les futurs mariés siègeront (pelamin), sans oublier la préparation des bouquets de fleurs ornant l’intérieur de la maison et surtout l’œuf dur de poulet (bunga telur), décoré et emballé, offert à chaque invité, symbole de fertilité ; Selon la tradition, ce présent bénirait les liens du nouveau couple et leur assurerait une longue descendance. Aujourd’hui, quand le nombre d’invités est conséquent, les bunga telur sont dévoués uniquement aux proches.
La veille du mariage
La cérémonie Al-Quran Khatam
La future mariée, musulmane, accompagnée de ses parents, assiste à une cérémonie nommée Khatam, ayant lieu le matin. Elle y récite certains passages précis du Coran, signifiant ainsi son passage de l’enfance à l’âge adulte et présageant également de l’éducation de ses futurs enfants selon les préceptes islamiques. Des chants sacrés sont ensuite psalmodiés (berzanji, tahlil et nasyid) suivis d’une légère collation.
La cérémonie Berinai
Celle-ci se déroule l’après midi, après la cérémonie Al-Quran Khatam. Les pieds et les mains de la mariée sont soigneusement teints avec du henné, mélangé au préalable avec de l’eau et de la colle. Après quelques heures d’attente, le henné finalement sec est rincé puis nettoyé et apparaissent directement sur la peau de la femme les magnifiques tracés de couleur rouge vif.
Cet ornement protège également la mariée en éloignant d’elle toute mauvaise intention.
L’embellissement de la mariée
Pour le lendemain, il faut révéler la beauté et l’onirisme de la mariée. Il faut donc la sublimer !
Le soir, on fait alors appel à un esthéticien spécialiste du mariage : bains de fleurs aux saveurs envoûtantes, coiffure absolument parfaite et maquillage des plus délectables transcenderont sa beauté pour cette journée unique dans la vie de tout malais.
Le jour du mariage
Les mariages en Malaisie sont très souvent organisés en fin de semaine, samedi et dimanche ou lors de vacances scolaires pour que la famille lointaine puisse y assister.
Un mariage malais commence par le cérémonial Akad Nikah (contrat de mariage). Il a lieu généralement à la mosquée. Sa signature proclamera juridiquement le nouveau statut des deux jeunes gens. Un officier religieux (l’imam de la mosquée locale) préside l’Akad Nikah, en présence de plusieurs témoins des mariés.
Avant cela, l’imam conseille et avertit le jeune homme sur les devoirs d’un véritable mari et sur les conséquences qu’il y aurait s’il quittait sa femme. Le Mas Kahwin est le montant du paiement stipulé par le gouvernement. En Malaisie, il y a différents montants selon les états. Dans le Pahang, par exemple, il s’élève à RM22.50 (soit 5 € environ).
Il est très important que le consentement du jeune marié soit prononcé clairement et sans une seule hésitation, car sinon il devra clairement le réaffirmer. L’accord final est ensuite confirmé par les témoins accompagnant le jeune marié. Il arrive régulièrement que le marié reprenne plusieurs fois ses phrases, la nervosité et le stress de la situation ne facilitant pas l’élocution !
L’imam récitera ensuite certains versets sacrés et le jeune marié signera les documents statutaires nécessaires à la promulgation du mariage. C’est seulement à partir de là que le marié aura le droit de toucher les mains de son épouse pour lui offrir l’alliance et en retour, elle lui embrassera les mains.
Les mariés défilent ensuite dans leurs somptueux costumes traditionnels, se dirigeant vers le pelamin pour la cérémonie (Bersanding). Le jeune marié, vêtu de son baju Melayu, du samping (ou sarong) et du tanjak (tissu pour la tête), le tout en songket (tissu brodé de fils d’or) et en soie. Il porte également son indispensable keris placé à la ceinture. Le soleil étant particulièrement tenace en Malaisie, les témoins ombragent les mariés avec un parapluie de couleurs éclatantes et avec deux ou trois bunga manggar (la fleur de paume). Ils marchent ainsi lentement vers l’estrade, suivis par les membres de leurs familles. Un groupe de musiciens (Kompang) rythme la marche.
Avant d’arriver au pelamin, ils sont accueillis par une démonstration de silat pulut (forme de silat presque « ludique » pour divertir l’assemblée à cette occasion) ou silat pengantin (littéralement : le silat des mariés). Puis les mariés sont saupoudrés de riz jaune et de pétales de fleurs séchées.
Ils se dirigent ensuite à leur table pour le repas (makan beradab) accompagnés de leurs parents respectifs.
Après le repas les invités sont conviés à partager leur bonne humeur en chantant des airs traditionnels ou un peu plus modernes égayant ainsi cette journée.
Le soir venu les mariés ouvrent leurs cadeaux une fois arrivés chez eux avec leurs parents, tout en rêvant et préparant leur futur voyage de noce…
Vidéos – Démos de Silat à un mariage malais
Article réalisé par Article réalisé par Jérôme