Les 26 et 27 octobre 2019, nous avons organisé deux matinées de tournage pour un projet de clip vidéo de présentation du Silat Seni Gayung Fatani avec deux ambiances : une ambiance traditionnelle en pleine nature et une ambiance contemporaine en ville.

C’est un projet que nous avons initié en 2015 et qui a connu plusieurs étapes, échecs, recommencements, etc. Tout un processus que nous vous détaillons dans l’article ci-dessous.

Mais avant de commencer, nous tenons à remercier toutes les personnes qui ont pris le temps de s’impliquer dans ce projet avec nous :

  • Cyril, qui nous a apporté son expertise en image et mis à disposition un matériel professionnel.
  • Rose, qui a couvert les deux journées de tournage avec son appareil photo pour nous offrir de belles images des coulisses,
  • Yoan et Mehdi, qui nous ont offert des compositions musicales originales, inspirées de la musique traditionnelle malaisienne,
  • Gilles, qui a été la toute première personne avec qui nous avons commencé à travailler sur ce clip.
  • L’association Pantcha Indra et le groupe Unigong, qui nos ont aimablement prêté leur salle de répétition pour des tests de prises de vues.

Ce fût un projet de longue haleine et nous espérons que le résultat vous plaira tout autant que nous avons eu de plaisir à le réaliser.

2015 – Les prémices

C’est vers juin 2015 que l’idée de faire un clip vidéo a commencé à germer dans nos esprits, le but étant de présenter tous les aspects du Silat Seni Gayung Fatani.

Mais ne savant pas par quel bout aborder le sujet, nous sommes un peu partis dans tous les sens, un peu façon « brainstorm » : quels angles de vue avions nous en tête ? Sur quels mouvements ? Où est-ce que nous pourrions faire le tournage ? Qui pourrait participer ? Où trouver le matériel, etc.

Après avoir poser toutes nos questions et idées sur un papier, nous avons vite réaliser qu’il nous faudrait l’aide de quelqu’un ayant de l’expérience dans le domaine de la vidéo (et aussi du matériel). Nous avons donc commencé à demander autour de nous si nos amis auraient quelqu’un à nous recommander.

La première personne qui fut mise en contact avec nous était un ami de Rose, notre photographe, et d’Eric, ancien entraîneur du club : Gilles. Nous lui avons évoqué le projet et avons convenu d’une première date pour le repérage d’un spot qui nous plaisait bien à Fontainebleau.

Et c’est donc le 4 novembre 2015 que Gilles, Cikgu Jérôme et Cikgu Audran se sont donc rendus jusqu’au domaine des Trois Pignons pour une première captation photo du potentiel futur lieu de tournage.

De retour sur Paris, nous avons toutefois mis momentanément le projet en berne, faute de temps et de disponibilités.

2017 – On s’y remet !

Environ un an plus tard, nous ressortons le projet du placard en décidant de la prendre par un autre bout. En effet, avant de se lancer dans le repérage (c’était quand même mettre la charrue avant les bœufs…), nous préférons nous concentrer sur le contenu de la vidéo : qu’est-ce que nous voulons montrer précisément et comment ?

Nous commençons donc à nous inspirer d’autres clips, toutes disciplines confondues, et répertorions sur un board Pinterest privé les séquences qui nous plaisent. Nous dessinons ensuite quelques idées sur un papier, qui seront le support de notre futur stroyboard.

Parallèlement à ce travail, nous nous posons la question de la bande son : garderait-on la musique habituelle que nous mettons sur nos vidéos ou partirait-on sur quelque chose de complètement différent ? Cikgu Jérôme a alors l’idée de demander à un de ses amis, Mehdi, professionnel du son, de réfléchir à un morceau de musique qui s’inspirerait de la musique traditionnelle du Gayung Fatani.

2018 – Un peu de concret

Pendant presque un an, nous étoffons ainsi notre board sur Pinterest et nos croquis. Et alors que tout cela prend bonne forme, Cikgu Bertrand nous contacte pour nous parler d’un de ses amis, Cyril, qui travaille dans l’image et qui serait intéressé par notre projet.

Ayant malheureusement des incompatibilités de calendriers avec Gilles pour poursuivre le projet avec lui, nous sautons sur l’occasion et nous tournons donc vers Cyril pour continuer l’aventure. Nous arrêtons donc une première date pour que Cikgu Bertrand nous présente son ami et pour que l’on puisse lui expliquer notre projet.

Après nous avoir écouté, celui-ci nous explique les limites techniques qu’il y aurait à réaliser ce que nous avons en tête (matériel, temps, coût, etc.) et nous propose plusieurs autres idées. Nous continuons nos discussions et échanges d’idées pendant plusieurs semaine par mail, sur WhatsApp et IRL.

Arrivés fin août, nous arrêtons une date pour un premier test de tournage dans le bois de Vincennes avec seulement Cikgu Audran et Cikgu Bertrand. Car outre la technique, il y a un point auquel nous n’avions pas pensé : Cyril ne connaît rien au Silat et a donc besoin de se faire des repères visuels concrets. Par ailleurs, cela ferait une bonne première expérience de mise en condition de tournage pour nous.

Lors de cette première session, nous avons filmé un Bunga (mouvement lents en solo) et un court combat chorégraphié. Nous avons tourné pendant presque 3 heures (jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de batteries) sous un soleil de plomb. Pour une première expérience, ce fût physiquement rude ! Cyril, assisté par Cikgu Bertrand, s’est ensuite occupé du dérushage et du montage.

Voici le rendu en deux vidéos:

Premier constat, et Cyril nous avait prévenu, le soleil et un grand ciel bleu ne sont pas tes amis lors d’un tournage. Ça « brûle » l’image. Il vaut mieux des nuages pour avoir une lumière plus diffuse. C’est pourquoi sur la vidéo de gauche, Cyril a essayé d’atténuer le côté « cramé » de l’image avec du noir & blanc et un effet flou au niveau du ciel.

Nous avons donc noté que pour le jour J, il faudrait plutôt faire ça en automne pour avoir un temps un peu couvert.

Second constat pour le jour J, il vaut mieux arriver préparés. En effet, chuter 50 fois ou refaire 50 fois les mêmes mouvements, ça épuise. Et les batteries ne sont pas éternelles. Il allait donc falloir qu’on bosse sérieusement en amont du tournage final pour que le jour nous n’ayons plus qu’à arriver, filmer et repartir.

2019 – Allez, c’est parti (part. 1) !

Pendant l’année qui suit, Cyril passera de temps en temps dans notre club parisien pour faire de la capture vidéo et continuer à bosser sur ce que nous voulons présenter. En parallèle, Medhi, l’ami de Cikgu Jérôme continue à travailler sur la musique et, de notre côté, nous continuons les repérages de lieux.

Un dimanche matin, le groupe de Gamelan de Cikgu Audran nous a même laissé leur salle pour que nous puissions travailler en petit groupe.

Voici quelques extraits du rendu de nos essais à Nanterre dans la salle de répétition de gamelan de Pantcha Indra et Unigong :

Pour le lieu, notre choix s’arrêtera finalement sur les Sables du Cul du Chien (non, non, on ne l’a pas inventé 😉 ), toujours dans le domaine des Trois Pignons, à Fontainebleau. Si nous avions pensé à faire une partie du clip en ville pour une ambiance plus moderne, nous nous sommes finalement rabattus sur un seul et unique lieu de tournage pour simplifier le schmilblick.

Puis est venu le temps de poser la date fatidique du tournage. Et cela n’a pas été simple entre les disponibilités de chacun, la météo, les imprévus, etc. Mais nous sommes finalement tombés sur les matinées du week-end du 26 et 27 octobre 2019.

Pour le samedi matin, nous nous sommes réveillés aux aurores car nous voulions être sur le lieu de tournage à 8h00. C’est en effet un spot très fréquenté par les randonneurs et grimpeurs et nous voulions éviter d’avoir des gens dans le champs de la caméra. Météo du jour : grand beau temps, 7°C le matin (Brrrrrrr) et 20°C l’après-midi

Une fois arrivés sur le lieu, Cyril fait un rapide repérage et maudit déjà ce grand ciel bleu et les ombres portées au sol (il vaut mieux éviter de voir celle du cameraman quand il tourne, ça le fait pas trop…) mais maintenant qu’on y est, on ne recule plus 😉 .

Nous nous changeons et commençons à enchaîner les prises. A part une petite frayeur passagère avec l’une des batteries, qui a priori n’a pas trop supporté le froid matinale, tout se passe plutôt bien. Mais au fur et à mesure que la matinée s’écoule, nous voyons de plus en plus de gens arriver sur notre spot et en fin de matinée il devient compliqué d’arriver à faire une prise sans personne dans le champs. Pas d’inquiétude, la magie du montage fera la reste.

2019 – Allez, c’est parti (part. 2) !

Une fois cette première matinée de tournage bouclée, nous jetons un œil à la météo pour le lendemain. Très mauvaise nouvelle, ils annoncent des grosses averses toute la journée… Il faut donc trouver un plan B.

Fort heureusement, nous avions eu initialement l’idée d’une ambiance urbaine pour le clip mais avions abandonné laissé tomber pour simplifier le tournage. C’était l’occasion de revenir sur cette idée et de trouver un endroit couvert en ville. Deuxième coup de chance, notre photographe Rose connaît très bien le 13ème arrondissement de Paris et plusieurs spots qui pourraient faire l’affaire. Nous lui demandons donc de nous envoyer un lieu de rendez-vous pour le lendemain matin.

C’est donc au Lavo’Matic que nous nous retrouvons le lendemain matin. Pas de chance, le lieu auquel pensait Rose est squatté par des teufeurs qui sont manifestement en after rave… Pas démunie pour autant, elle nous trouve en deux secondes un autre spot : un chantier désert sous le périphérique. Ambiance béton, poussière et graff ! Le lieu est top.

Mais si le spot est cool, il est quand même beaucoup moins confort qu’aux Trois Pignons : on préférait les chutes quand c’était sur du sable… Là, c’est du béton brut avec plein de petits cailloux

Le tournage se passe bien malgré le froid et nous bouclons l’ensemble de ce que nous voulions faire en seulement quatre heures.

2020 – Encore un petit effort…

Après un gros dérushage, Cyril nous a rappelé courant février en disant que certaines prises n’étaient pas top à cause du spot choisi, de personnes dans le champ de la caméra, etc.

Il nous a donc demandé si nous pouvions refaire certaines prises, et plus particulièrement celles du Tempur Seni avec Cikgu Jérôme et Cikgu Mahery à Fontainebleau. Quelques problèmes se sont toutefois posés : tout d’abord, il était difficile de refaire des prises en extérieur en plein mois de février (les pieds nus dans le sable en tenue d’entraînement, on était moyennement chauds…). Ensuite, les disponibilités de chacun étaient un peu erratiques.

Nous avons donc décider de refaire ces prises avec Cikgu Jérôme et Cikgu Audran, en intérieur. Nous avons ainsi pu capturer une ambiance en salle en plus des deux autres ambiances en extérieur (traditionnelle et plus moderne).

2020 – Place à la musique

Une fois la partie image bouclée de notre côté, il était temps de s’atteler à un autre gros morceau de ce clip : la musique !

Nous ne voulions en effet pas reprendre une musique existante mais créer une musique originale inspirée de la musique traditionnelle du Seni Gayung Fatani. Dès le début du projet, nous avions demandé autour de nous s’il y avait des personnes compétentes dans ce domaine et motivées pour nous aider dans notre projet.

Deux personnes ont répondu à l’appel : d’abord Medhi, un ami de Cikgu Jérôme, puis Yoan, un de nos élèves du gelanggang de Bagnolet. Nous avons donc dû trancher entre ces deux propositions et nous avons penché en faveur du son créé par Yoan.

2021 – Et voilà la résultat !

Une fois le tournage terminé, nous sommes passés au dérushage des plusieurs centaines de gigas de vidéos puis au montage avec Cyril. Nous avons passés plusieurs séances avec lui à concilier notre idée du rendu final avec son expertise.

Et le 31 août 2021, soit un peu plus de cinq ans depuis le lancement du projet, nous avons pu voir le résultat final dont nous ne sommes pas peu fiers 😀

Après cette première fois, nous comptons relancer un b>nouveau projet en nous servant de l’expérience acquise pour réaliser un autre clip vidéo. Mais ceci est une autre histoire 😉

Enfin assez parlé, place à notre clip vidéo de présentation du Seni Gayung Fatani Malaysia !